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La politique énergétique américaine depuis 1945 (1/2)

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Etudier la production et la consommation d’énergie aux Etats-Unis, c’est comprendre ce qui a fait la force et la faiblesse de la première puissance du monde depuis 1945. Disposant de gisements sur son propre sol, le modèle américain a néanmoins nécessité des importations massives d’énergie, l’obligeant à étendre sa puissance militaire et diplomatique afin de préserver la durabilité de ce dit modèle.

La réserve stratégique américaine, enjeu de plusieurs spéculations
La réserve stratégique américaine, enjeu de plusieurs spéculations

C’est avec le développement de l’American Way of Life, particulièrement à partir du mandat de Kennedy, au début des années 1960, que les Etats-Unis sont devenus importateurs nets. La base productive historique, que ce soient les hydrocarbures du Golfe du Mexique, ou l’hydroélectricité sur les grands fleuves du pays n’étaient plus suffisante pour contenter les particuliers et industries. La préservation de ces sources et routes d’importation allait alors guider la politique étrangère américaine, particulièrement après les chocs pétroliers des années 1980. Malgré ses sources nationales, les Etats-Unis allaient donc importer plus de 30% de leur consommation au plus fort de ce déséquilibre, durant l’ère Bush. Cela explique l’intérêt américain pour le Moyen-Orient, qui allait devenir un maillon essentiel de fourniture du mode de vie américain. Pour le gaz, outre le Moyen-Orient, c’est le voisin canadien qui allait fournir aux Etats-Unis les moyens de maintenir leur modèle consumériste en vie. Le déclin progressif du charbon au cours du XXe siècle, alors qu’il avait constitué la force du développement américain au cours de la première moitié du siècle, finit d’enterrer les espoirs d’autosuffisance.

La production ne s’est pas arrêtée, loin de là. Certes, comme nous le verrons plus loin, la croissance de la production est demeurée modeste jusqu’à la fin de la décennie 2000. Mais elle a fait la richesse d’Etats comme le Texas, la Louisiane ou l’Alaska, pour le pétrole. Le secteur électrique a modestement crû, malgré certains investissements locaux (chaque Etat mettant en place localement sa propre politique). Fort de leur influence planétaire, les Etats-Unis n’ont développé qu’une très faible alternative nucléaire, et les projets renouvelables sont restés limités.

C’est donc toute la politique étrangère américaine qui a permis d’assurer un afflux croissant d’énergie. Les Etats-Unis, en matière d’énergie, n’ont eu qu’un concept à la bouche : sécurisation des approvisionnements. La fameuse réserve stratégique américaine, qui a généré tant de théories, est le plan B depuis les crises des années 1970. Ailleurs, sécuriser les approvisionnements signifie diversifier les pays depuis lesquels importer l’énergie. Malgré ce que l’on pouvait penser, le Moyen-Orient n’a jamais été la première région d’importation (20% tout au plus). Les Etats-Unis ont préféré rester en bons termes avec des pays moins sujets à des troubles politiques, en premier lieu ses voisins immédiats (Canada et Mexique, l’ALENA facilitant ce processus), voire l’Amérique du Sud (le Venezuela de Chavez étant un grand pourvoyeur, montrant là le double jeu que menait l’ex-dirigeant vénézuélien).

Au plus fort de son expansion sur la planète, les Etats-Unis sont restés vulnérables énergétiquement en raison du poids de leurs importations. Mais le renversement opéré à partir de la fin des années 2000 intervient pourtant au moment où les Etats-Unis paraissent en difficulté.

 

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